Regards sur le Monde http://courtofleaves.org Wed, 30 Jul 2025 11:15:29 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.2 http://courtofleaves.org/wp-content/uploads/2025/05/cropped-diversity_logo-32x32.png Regards sur le Monde http://courtofleaves.org 32 32 Peut-on être rationnel et croire aux signes ? Une lecture sociologique de la voyance http://courtofleaves.org/peut-on-etre-rationnel-et-croire-aux-signes-une-lecture-sociologique-de-la-voyance/ http://courtofleaves.org/peut-on-etre-rationnel-et-croire-aux-signes-une-lecture-sociologique-de-la-voyance/#respond Wed, 30 Jul 2025 11:10:27 +0000 http://courtofleaves.org/peut-on-etre-rationnel-et-croire-aux-signes-une-lecture-sociologique-de-la-voyance/ C’est une question que je me suis posée plus d’une fois. Peut-on croire aux signes, aux cartes, aux rêves prémonitoires, tout en se revendiquant rationnel ? Est-ce que ça veut dire qu’on est dans le déni, qu’on fuit la réalité ? Ou au contraire… est-ce qu’il y a autre chose derrière, quelque chose de social, de plus profond ?

J’ai commencé à creuser ce sujet après une conversation improbable avec une amie. On était à Marseille, sur une terrasse du Panier, elle m’expliquait que son ex était revenu pile le jour où une voyante lui avait dit “quelqu’un du passé va frapper à votre porte”. Elle y croyait à moitié, hein, mais elle avait quand même gardé la date en tête. Et le pire ? C’était vrai. Depuis, elle consulte régulièrement sur des sites comme voyance-medium-conseil.com, pas pour tout, mais quand elle sent un blocage. Et elle bosse dans la com’, donc pas exactement « ésotérique » comme profil.

Un besoin humain de sens (même dans une société cartésienne)

On vit dans une société qui valorise la science, la preuve, les faits. Et c’est super important. Mais est-ce que ça suffit à tout expliquer ? Bah non. Quand on perd quelqu’un, quand on est au bord d’un virage de vie, quand on a peur ou qu’on doute… on a besoin de sens. De repères. De narration, en fait.

La sociologie s’est penchée là-dessus depuis un bail. Par exemple, les travaux de Claude Fischler sur l’alimentation montrent bien qu’on ne choisit pas juste ce qui est « rationnellement bon pour nous ». On choisit en fonction de nos émotions, de nos croyances, de notre culture. C’est pareil avec la voyance. Ce n’est pas juste une croyance irrationnelle. C’est un moyen de *mettre en ordre* ce qui nous échappe.

Qui croit ? Et pourquoi ?

Spoiler : ce ne sont pas que les « crédules ». Les études récentes montrent que le recours à la voyance traverse toutes les classes sociales. Bien sûr, il y a des différences : certains vont voir une voyante en cabinet, d’autres vont tirer le tarot sur Insta ou faire une guidance sur TikTok. Mais dans tous les cas, ce qu’on cherche, c’est une lecture symbolique de sa vie.

Et souvent, c’est dans les moments de transition que ça ressort. Rupture, perte d’emploi, maladie, naissance… Ces phases-là nous fragilisent. Et face à l’incertitude, on se tourne vers ce qui *rassure*. Même si ça ne “prouve” rien au sens scientifique.

Le signe, c’est pas juste un message. C’est une prise de pouvoir.

Ce qui m’a marqué, c’est cette idée qu’interpréter un signe, c’est pas juste attendre une réponse magique. C’est choisir *comment* on comprend ce qui nous arrive. Une plume sur un trottoir, une suite de chiffres, un rêve bizarre… Est-ce que c’est juste du hasard ? Ou est-ce qu’on décide d’y voir un message, une confirmation, un encouragement ?

Dans ce sens, croire aux signes, c’est une forme d’**agency**. C’est reprendre du contrôle, là où on en a plus. Et ça, c’est pas idiot. C’est humain.

Et la rationalité dans tout ça ?

Croire aux signes, ça n’empêche pas d’être lucide. On peut consulter une voyante **et** aller chez le psy. On peut tirer les cartes **et** faire un business plan. L’un n’exclut pas l’autre.

Je dirais même qu’on a tort d’opposer raison et intuition comme si c’était deux mondes étanches. La rationalité pure, c’est rare. Même en science, il y a de l’intuition, des paris, des hypothèses.

Donc non, croire aux signes, ce n’est pas renier son esprit critique. C’est parfois juste une autre façon de penser le monde. Une façon plus symbolique, plus sensible.

Et toi, t’en penses quoi ?

Est-ce que t’as déjà eu un moment où tu t’es dit “c’est trop gros pour être un hasard” ? Est-ce que t’as déjà demandé un “signe” à l’univers, même pour rigoler ? Et si oui… est-ce qu’il est arrivé ?

Parce que, perso, je me dis que dans un monde aussi incertain, un peu de magie choisie, assumée, c’est pas un luxe. C’est une stratégie de survie. Et franchement, y a pire.

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Logement social en petite commune : réalités, clichés et pistes d’action http://courtofleaves.org/logement-social-en-petite-commune-realites-cliches-et-pistes-daction/ http://courtofleaves.org/logement-social-en-petite-commune-realites-cliches-et-pistes-daction/#respond Fri, 11 Jul 2025 12:27:00 +0000 http://courtofleaves.org/logement-social-en-petite-commune-realites-cliches-et-pistes-daction/ Dès qu’on parle de logement social, les imaginaires s’emballent. Et alors quand on ajoute “petite commune” dans la phrase, c’est encore pire. On entend tout : que “ça n’existe pas à la campagne”, que “c’est pour les grandes villes”, ou carrément que “ça va faire fuir les habitants”. Stop. On va poser les choses calmement. Parce qu’en réalité, c’est bien plus nuancé que ça.

Et oui, il y a du logement social en zone rurale. Moins, évidemment. Mais pas inexistant. À Céret, par exemple, petite ville des Pyrénées-Orientales avec un peu plus de 7 000 habitants, la commune a mis en place des projets concrets en la matière. D’ailleurs, ils en parlent clairement sur leur site : www.mairie-ceret.com. C’est un bon exemple d’initiative locale pas si isolée qu’on le croit.

Mais au fait, c’est quoi vraiment le logement social ?

Petit rappel rapide, parce qu’on s’y perd un peu parfois. Le logement social, c’est du logement construit ou financé avec l’aide de l’État, destiné à des personnes ayant des revenus modestes. C’est pas forcément du HLM en barre des années 70. Ça peut être une maison mitoyenne tranquille, un petit immeuble de deux étages, au bout d’un lotissement.

Dans une petite commune, ça veut souvent dire : un ou deux programmes neufs, quelques logements rénovés dans l’ancien, gérés par un bailleur social. Pas plus. Pas de bétonnage massif. Juste des familles qui cherchent à se loger dignement, sans exploser leur budget.

Les clichés ont la vie dure…

Alors oui, il faut en parler. Parce que les idées reçues ont parfois la peau dure. Genre : “le logement social va dénaturer le village”. Ou “ça attire les problèmes”. Sérieux ? Il suffit d’aller voir un petit ensemble HLM à 200 mètres de l’école communale de Saint-Martial pour comprendre que non, les murs ne tombent pas en ruine, et que les enfants y vivent comme partout ailleurs : avec des cartables trop lourds et un vélo qui grince.

Et puis cette peur de “l’extérieur” qui viendrait “envahir” la commune… on la retrouve souvent. Mais la réalité, c’est qu’une bonne partie des demandeurs sont déjà des habitants du coin. Des jeunes qui veulent s’installer pas loin de leurs parents. Des retraités qui n’ont plus les moyens d’entretenir leur maison. Des familles qui galèrent avec les loyers du privé.

Pourquoi c’est important d’en parler maintenant ?

Parce que le besoin est là. Et qu’il grandit. Avec la hausse des prix de l’immobilier, même dans des zones qu’on pensait “abordables”, de plus en plus de gens sont coincés. Les listes d’attente pour un logement social s’allongent, même dans des bourgs de 1 000 habitants.

Et pourtant, l’accueil du logement social reste compliqué politiquement. Peur du changement, refus de “la mixité sociale” (oui, on ose à peine le dire mais c’est ça). Et des maires qui, parfois, préfèrent éviter le sujet pour ne pas s’attirer d’ennuis.

Alors, on fait quoi ?

D’abord, il faut parler vrai. Dire ce que c’est, et ce que ce n’est pas. Mettre en avant les réussites locales, les projets bien intégrés, les familles heureuses de pouvoir rester dans leur commune d’origine. Parce que ça existe. Et parce que ça change la donne.

Ensuite, il faut soutenir les petites mairies. Leur filer les moyens techniques, juridiques, humains pour monter des projets. Et les défendre face aux résistances. Oui, c’est plus simple de construire 100 logements à la périphérie d’une métropole que 8 logements en plein cœur d’un village. Mais c’est pas une raison pour laisser tomber.

Et puis, soyons honnêtes : la campagne n’est plus ce qu’elle était il y a 30 ans. Elle se transforme. Elle attire. Elle se tend aussi. Alors pourquoi refuser aux plus modestes le droit d’y vivre dignement ?

Une autre image du rural, c’est possible

Le logement social en petite commune, c’est pas un rêve d’urbaniste en mal de terrain. C’est un besoin concret. C’est une gamine qui peut continuer à aller à l’école du village. Un retraité qui reste près de ses habitudes. Un couple qui construit un avenir sans s’endetter sur 30 ans.

Et toi, t’en penses quoi ? Est-ce qu’un peu plus de justice dans l’accès au logement, ça passerait pas aussi par les petites communes ? Peut-être qu’on gagnerait à regarder ce sujet autrement, non ?

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Qui parle, qui décide ? Comment rendre visible la parole des femmes dans les médias et la recherche http://courtofleaves.org/qui-parle-qui-decide-comment-rendre-visible-la-parole-des-femmes-dans-les-medias-et-la-recherche/ http://courtofleaves.org/qui-parle-qui-decide-comment-rendre-visible-la-parole-des-femmes-dans-les-medias-et-la-recherche/#respond Fri, 20 Jun 2025 18:54:16 +0000 http://courtofleaves.org/qui-parle-qui-decide-comment-rendre-visible-la-parole-des-femmes-dans-les-medias-et-la-recherche/ Franchement, la question, elle pique. Qui est-ce qu’on entend vraiment dans les médias ? Qui est invité·e à donner son avis sur un plateau télé, cité·e dans un article ou interviewé·e dans une étude ? Si vous vous amusez à compter, comme l’ont fait plusieurs collectifs féministes ou observatoires des médias, la réponse est assez brutale : ce sont encore largement des hommes.

Et pas n’importe quels hommes : souvent blancs, souvent issus des mêmes grandes écoles, avec les mêmes lunettes rectangulaires et le même ton « je sais tout mieux que tout le monde ». Pendant ce temps-là, la parole des femmes – et surtout des femmes racisées, précaires, invisibles – elle galère à percer. C’est d’ailleurs pour ça que des ressources comme https://www.annuaire-au-feminin.net existent : pour mettre en avant des expertes, des chercheuses, des professionnelles qu’on oublie trop souvent. Oui, elles existent. Non, elles ne sont pas « introuvables ».

Des chiffres qui claquent… et qui font mal

Allez, un chiffre pour situer : en 2022, à la radio et à la télé, seuls 39 % des experts invités étaient des femmes. Et quand on regarde les « grands débats » ou les analyses politiques, on descend encore plus bas. En gros, quand il s’agit d’analyser la géopolitique, l’économie ou la science, on invite « les vrais », et ces « vrais », devinez quoi ? Ce sont rarement des femmes.

Perso, je me souviens d’un moment super révélateur : un débat sur France 5, autour du féminisme justement… avec cinq hommes autour de la table. Sérieusement ? Même quand on parle des femmes, on ne les invite pas ?

Pourquoi on n’entend pas (assez) les femmes ?

Il y a plein de raisons, et elles sont souvent liées entre elles. Déjà, les journalistes eux-mêmes vont chercher ce qu’ils connaissent. Ils ont leur petit carnet d’adresses, leurs « bons clients ». Résultat : les mêmes experts reviennent en boucle. Et si tu n’es pas dans ce cercle-là, bon courage pour t’y faire une place.

Ensuite, il y a l’autocensure. Beaucoup de femmes qu’on contacte pour intervenir déclinent. Pourquoi ? Parce qu’elles ne se sentent pas légitimes, ou qu’elles ont déjà vécu des moments pourris à l’antenne. Des interruptions, du mansplaining, voire des insultes sur les réseaux après coup. Tu parles d’un cadeau.

Et puis il y a la question du temps. Le temps de préparer une interview, de poser ses idées, de s’exposer aussi. C’est pas évident quand tu bosses à temps plein, que tu élèves des enfants ou que tu dois déjà prouver mille fois ta compétence dans ton job.

La recherche, même combat ?

Eh oui. Dans la recherche aussi, la parole des femmes est moins visible. Moins de femmes invitées dans les colloques, moins de publications signées par elles, et encore moins citées dans les bibliographies. C’est un peu le serpent qui se mord la queue : si tu n’es pas citée, tu restes invisible. Et si tu es invisible, on ne pense pas à toi pour les projets ou les panels.

Je me rappelle d’une chercheuse en sociologie, brillante, qui m’avait dit un jour : « J’ai passé mon début de carrière à faire tourner les colloques sans jamais être dans le programme. » Tout était dit.

Qu’est-ce qu’on peut faire, concrètement ?

Bon, râler c’est bien, agir c’est mieux. Alors voilà quelques pistes, simples mais efficaces :

  • Élargir son réseau : journalistes, cherchez activement des expertes en dehors de votre cercle habituel. Les annuaires féminins sont là pour ça.
  • Former à la prise de parole : proposer des formations, du coaching média, du soutien. Tout le monde n’est pas à l’aise face à un micro ou une caméra, et c’est OK.
  • Rendre compte publiquement : pourquoi pas afficher la parité dans les panels, les colloques, les émissions ? Un petit « compteur » visible, ça force à réfléchir.
  • Créer ses propres espaces : podcasts, blogs, chaînes YouTube portés par des femmes expertes, militantes, chercheuses… et qui ne s’excusent pas d’exister.

Et toi, tu tends l’oreille à qui ?

Parce qu’au fond, la question, elle est aussi là : à qui tu donnes de l’attention ? Qui tu lis, qui tu cites, qui tu likes ? Est-ce que tu fais l’effort, même petit, de diversifier les voix que tu écoutes ?

Moi, j’essaie. Parfois je me plante, je retombe sur les mêmes têtes. Mais j’apprends. Et surtout, j’essaie de ne plus confondre visibilité et légitimité. Parce que franchement, ce n’est pas parce qu’on n’entend pas une voix qu’elle n’a rien à dire.

Alors la prochaine fois que tu entends un « il n’y a pas de femmes expertes dans ce domaine », pense juste à cette phrase : cherche mieux.

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“Méritocratie” : un mythe utile pour qui, exactement ? http://courtofleaves.org/meritocratie-un-mythe-utile-pour-qui-exactement/ http://courtofleaves.org/meritocratie-un-mythe-utile-pour-qui-exactement/#respond Wed, 21 May 2025 17:25:17 +0000 http://courtofleaves.org/meritocratie-un-mythe-utile-pour-qui-exactement/ La méritocratie. Le mot claque bien, hein ? Ça sonne juste, presque noble. Travailler dur, être récompensé. Point. On imagine le gamin qui révise ses cours dans un HLM mal isolé, qui réussit son bac contre vents et marées, qui “monte”, qui “s’en sort”. Ça donne envie d’y croire.

Mais… est-ce que ça marche vraiment comme ça ? Franchement, j’ai des doutes. Et je suis pas le seul.

Travailler plus pour gagner plus ?

On nous vend depuis longtemps l’idée que “si tu veux, tu peux”. C’est partout. Dans les discours politiques, dans les pubs, même dans les conseils de développement perso sur YouTube. Mais si c’était vrai, comment expliquer que les enfants d’ouvriers ont quatre fois moins de chances d’accéder aux grandes écoles que les enfants de cadres ? (source : INSEE, données 2023)

Perso, ça me gratte. Parce que j’ai vu autour de moi des gens bosser comme des dingues. Faire des études, cumuler des petits boulots, saigner les concours. Et se faire doubler par d’autres, avec des prénoms plus « faciles à prononcer », des adresses plus « calmes », des stages trouvés via tonton à la Défense.

Alors je pose la question : à qui profite ce mythe ?

Un récit bien pratique

Dire que tout le monde a sa chance, c’est super rassurant. Mais surtout, ça permet de dire que ceux qui galèrent… ben, c’est peut-être qu’ils ont pas assez bossé. Qu’ils ont pas “mérité”. Et là, on glisse doucement vers un discours bien plus brutal.

Tu l’as sûrement déjà entendu : “il suffisait de traverser la rue”, “arrêtez de vous plaindre”, “moi j’ai travaillé pour en arriver là”. Mais ces phrases oublient un détail énorme : tout le monde ne part pas avec les mêmes cartes. Genre, vraiment pas.

Tu connais beaucoup de lycéens en zone rurale ou en banlieue qui font des stages chez LVMH ou dans des cabinets d’avocats ? Moi non plus.

Mais alors, pourquoi on y croit encore ?

Peut-être parce que ça fait du bien d’y croire. Ça motive. Ça donne l’impression qu’on peut contrôler notre destin. C’est comme une promesse : si tu fais ce qu’il faut, tu seras récompensé. C’est hyper séduisant. Et parfois, ça marche un peu. (Oui, y’a des exceptions. Et heureusement.)

Mais faut pas confondre exceptions et règle. La méritocratie, c’est comme le loto : ceux qui gagnent sont mis en avant partout, mais la majorité perd. Et on en parle moins.

Une illusion qui invisibilise les vrais obstacles

En fait, ce discours méritocratique, il écrase tout ce qui est structurel. Les discriminations raciales, les inégalités territoriales, l’accès au réseau, au capital culturel… Pouf, disparu. Comme si tout ça n’avait aucun impact. Tu te rends compte ? Ça revient à dire que si t’y arrives pas, c’est juste de ta faute.

C’est violent, en vrai.

Et puis, ça nous divise. Pendant qu’on se bat entre nous pour savoir qui “mérite” le plus, on oublie de regarder le haut de la pyramide. Ceux qui n’ont jamais eu besoin de mériter quoi que ce soit pour y être. Héritages, pistons, privilèges. Tout ça reste bien planqué sous le tapis.

Alors, utile pour qui ?

Ben voilà. On y revient. La méritocratie est surtout utile à ceux qui sont déjà en haut. Parce que ça légitime leur place. Ça leur permet de dire : “si j’y suis arrivé, c’est que je le mérite”. Et donc, pas besoin de partager, de redistribuer, ou de remettre quoi que ce soit en question.

C’est une belle histoire. Mais c’est pas la réalité de tout le monde.

Et si on racontait une autre histoire ?

Celle où on reconnaît que l’effort, c’est important… mais que les conditions de départ comptent tout autant. Celle où on parle de justice sociale, pas juste de mérite individuel. Celle où on arrête de culpabiliser ceux qui galèrent.

Parce qu’à force de croire au mythe, on finit par oublier les vraies questions. Et toi, t’en penses quoi ? Est-ce que t’as déjà ressenti cette pression du “si tu veux tu peux” ? Est-ce que t’y crois encore ?

Moi, je pense qu’il est temps d’en parler autrement.

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